Le Covid-19 apparu fin décembre 2019 en Chine est devenu une pandémie qui fait ravage sur les cinq continents. Avec un fort taux en Europe et en Asie, ce virus commence à prendre de l’ampleur en Afrique nécessitant des mesures radicales pour l’éteindre.
Pour prévenir et éviter la propagation à grande échelle de ce virus sur le continent, l’Union Africaine des Télécommunications a pris des mesures. En effet, l’Union africaine des télécommunications (UAT), une agence spécialisée de l’Union africaine dans le domaine des télécommunications, a mis en place à l’intention de ses États membres, un ensemble de mesures et lignes directrices à prendre en considération, pour aider à combattre la pandémie du coronavirus (Covid-19).
Les chefs d’Etats et de Gouvernements des pays africains prennent des mesures idoines et sensibilisent les populations pour freiner et lutter contre cette pandémie qui handicape le monde. Ainsi, les télécommunications représentent un socle incontournable dans la prévention, la préparation et la réactivité aux effets de la pandémie Covid-19.
L’UAT, par l’intermédiaire de son Secrétaire général, M. John Omo, lance un appel à tous les ministères des TIC, par le biais des régulateurs et des opérateurs de télécommunications des États membres, pour envisager à mettre en œuvre les recommandations / lignes directrices suivantes pour lutter contre le COVID-19:
Les régulateurs sont invités à mettre en œuvre le protocole d’alerte commun (PAC) pour permettre aux autorités de prévenir et d’atténuer efficacement la propagation de Covid-19. Le PAC implique l’utilisation de plusieurs modes de communication pour éduquer les citoyens y compris les plus vulnérables, sur la maladie ainsi que sur les mesures préventives. Le PAC permettra aux citoyens de recevoir des informations de plusieurs manières, par exemple via des téléphones mobiles et fixes, Internet (e-mail, Google, Facebook, Twitter, WhatsApp, applications pour smartphone, publicité en ligne, Internet des objets (IoT), haut-parleurs intelligents à domicile, etc.), sirènes (dans le bâtiment ou à l’extérieur), radio et télévision de diffusion, télévision par câble, radio d’urgence, radio amateur, diffusion directe par satellite et réseaux de signalisation numérique (panneaux routiers , panneaux d’affichage, contrôle de la circulation automobile et ferroviaire), entre autres.
Les régulateurs devraient adopter ce qui suit :
(a) Capacité réseau
Les fournisseurs de téléphonie fixe et mobile devraient dédier une certaine capacité de réseau pour être mise gratuitement à la disposition des autorités chargées du Covid-19.
(b) Numéros d’urgence
Les fournisseurs de téléphonie fixe et mobile devraient mettre en œuvre et activer les numéros d’urgence, par exemple le 119, pour la messagerie vocale et promouvoir le service de messages courts (SMS) comme alternative aux communications téléphoniques pendant cette période. Les départements d’urgence – comme la police, les ministères de la santé et les hôpitaux devraient dimensionner de manière adéquate la capacité de leur réseau, par ex. lignes et lignes d’accès, pour offrir un service efficace lorsque la demande d’appel est élevée. De plus, les fournisseurs de télécommunications et les opérateurs de radio amateur doivent effectuer des exercices d’urgence périodiques ensemble. Le public devrait être correctement informé sur la disponibilité et la gratuité de ses services.
(c) Lignes directrices pour l’action en cas d’urgence
Pendant cette période, une durée fixe comprise entre 1 et 2 minutes pour les appels téléphoniques mobiles et fixes du public est requise. Cependant, cette exigence ne s’applique pas aux appels au sein du réseau de communication spécial pour les urgences à utiliser par les autorités. De plus, les appels vers les numéros d’urgence devraient être gratuits. Les fournisseurs de backbones/ réseaux locaux et longue distance doivent disposer d’infrastructures redondantes pour acheminer les trafics provenant d’autres fournisseurs qui rencontrent des difficultés. Les radiodiffuseurs devraient soutenir les stratégies de communication et de messagerie avec le public en coordination avec toutes les autres départements impliqués.
(d) Opérateurs de radioamateurs et simplification des processus d’homologation
La communauté des radioamateurs devrait être fortement impliquée dans les processus de diffusion de l’information pour l’atténuation de la propagation du Covid-19. Toutes procédures acceptation et d’homologation des équipements d’urgence pourraient être assouplies et/ou levées pour les équipements destinés à être utilisés par les opérateurs de radio amateur durant la période d’urgence et ce afin de gagner du temps, mais également exonérer ces équipements d’urgence des taxations en vigueur. Les autorités pourraient éventuellement reconnaître les homologations émises par d’autres pays et ce, afin d’accélérer le processus d’acquisition des équipements d’urgence tout en s’appuyant sur les recommandations du Secteur de la normalisation des télécommunications de l’UIT (UIT-T).
Une prompte réactivité suite à une catastrophe est primordiale. Par conséquent, les régulateurs devraient rationaliser le processus pour permettre la disponibilité des services de télécommunications / TIC dès que nécessaire dans la mesure du possible. Les autorités réglementaires devraient envisager les stratégies suivantes:
a) Octroi de licences de services de télécommunications / TIC
Alors que les continents luttent contre la pandémie de Covid-19, les autorités de régulation des télécommunications / TIC devrait être en mesurer de délivrer dans délais très courts, des licences de services de télécommunications / TIC d’urgence, nécessaires et par conséquent, mettre en place des procédures accélérées pour des licences pour usage exceptionnel et à titre gratuit. Ces licences devraient être octroyées à titre temporaire et valide durant la période d’urgence et ce jusqu’à ce que le gouvernement décide qu’il n’a plus besoin du service fourni.
( b) Attribution des fréquences
La planification et l’attribution des fréquences sont essentielles durant la période de crise. Les gouvernements devraient mettre à disposition les bandes de fréquences nécessaires à l’échelle nationale pour permettre l’accès aux multiples services et applications y compris les services vocaux à bande étroite et applications à large bande. Une combinaison de bandes de fréquences devrait être disponible gratuitement pour les communications d’urgence, permettant aux systèmes terrestres et par satellite d’être rapidement déployés avec des interférences limitées.
(c) Acheminement prioritaire des appels
Pendant ces périodes d’urgence, les réseaux peuvent rencontrer des difficultés à fournir le service pour différentes raisons, l’une d’entre elles étant la surcharge retardant ou empêchant complètement les communications critiques. Les régulateurs devraient établir un routage prioritaire des appels sur les réseaux mobiles et fixes pour que les personnes engagées dans l’urgence et le secours en relation avec le Covid-19 ainsi que pour les autres entités et institutions impliquées puisse mener à bien leurs activités.
(d) Redondance du réseau
La redondance des infrastructures est un élément essentiel pour la robustesse du réseau de télécommunications / TIC et minimisera les pannes pendant cette période. En cas de catastrophe, les réseaux doivent s’appuyer sur la redondance et la résilience de leur conception, et pouvoir si nécessaire supporter un nombre additionnels de terminaux. Les autorités de réglementation doivent veiller à ce que les fournisseurs télécoms / TIC aient des réseaux avec une redondance adéquate et de multiples options de connectivité pour les autorités concernées par la lutte contre le Covid-19.
(e) Importation d’équipements de télécommunications / TIC
Des retards importants lors de l’importation d’équipements critiques de télécommunications / TIC ont un impact négatif sur le temps de réponse à une catastrophe, et même un impact sur la perte probable de vies. Des retards peuvent survenir pour plusieurs raisons, y compris les droits ou tarifs, les restrictions basées sur les normes locales, les formalités administratives importantes, les processus désorganisés, etc. Des règles doivent être mises en place pour accélérer le processus d’importation des équipements de télécommunications / TIC critiques qui pourraient être utilisés dans ces cas d’urgence : par exemple, exemptions de droits et tarifs, processus accélérés clairs et formalités simplifiées. De plus, une fois que l’équipement devra être retourné au lieu d’origine, de même des processus accélérés devraient être en place pour faciliter le processus de retour.1
Il devrait y avoir des efforts coordonnés pendant cette période et des fonctions clairement définies pour différentes institutions gouvernementales, par exemple les ministères des affaires étrangères, des TIC et des communications, les douanes, les agences de régulation et les premiers intervenants tels que les hôpitaux, entre autres. En outre, il devrait y avoir une collaboration avec le secteur privé, y compris les opérateurs de télécommunications / TIC, les réseaux privés et la radio amateur, entre autres, pour apporter un soutien au gouvernement en contribuant à la collecte des informations et des données ainsi que leur diffusion au public. Les régulateurs devraient , par conséquent, mener un ensemble d’activités et de procédures pour connecter tous les acteurs de l’écosystème aux niveaux local, national et international et assurer un flux d’informations efficace alors que le continent lutte contre le Covid-19.
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