Cameroun-Diaspora/ Femmepreneuse Academy par Elisabeth Kounou: cette coach digitale (Fin)

Femme Entrepreneure et Heureuse, voilà l’essence du concept développé par Elisabeth Kounou. Cette jeune femme d’origine camerounaise est une mordue de la technologie et du digital. Femmepreneuse Academy est un centre de formation via lequel Elisabeth partage sa passion et son amour pour le marketing digital.

Après sa présentation, la slasheuse Elisabeth Kounou nous a parlé de ses cours en ligne et en présentiel au sein de la Femmepreneuse Academy. Pour cette dernière partie, nous allons découvrir les autres aspects des services qu’offre Elisabeth Kounou et sa vision du digital en Afrique.

Quelles sont selon vous les bonnes habitudes pour qu’une Femme entrepreneure soit heureuse avec le digital ?

Je pense qu’il n’y a pas une manière d’être heureuse dans le digital ou même dans la vie normale. Le message que j’ai envie de transmettre c’est de savourer la vie.

D’ailleurs j’ai un challenge dans lequel je propose différents défis au quotidien pour s’amuser avec le digital, pour savourer le web, pour savourer sa vie à travers le web. Pour moi le plus important c’est de profiter de chaque instant pour s’amuser.

J’ai une connexion particulière avec les enfants. En présence d’enfants, je redeviens enfant et même parfois en présence d’adultes, je garde mon âme d’enfant. Et c’est ce que j’ai envie de communiquer aux entrepreneuses parce que je pense que cette innocence de l’enfant, on la perd beaucoup trop tôt. L’avantage qu’on a en grandissant c’est qu’on gagne de l’expérience mais au lieu de la mettre au service de l’enfant que l’on a en nous, souvent cette expérience nous bride et nous fait nous arrêter en chemin.

On avait un élan étant enfant et soudain la réalité de la vie nous fait nous arrêter. On ralentit par peur, on commence à se méfier de tout. J’ai envie de montrer à mes clients qu’il est possible de savourer la vie tout en profitant de son expérience. Et le secret : c’est de s’amuser, de ne pas se prendre au sérieux et de vivre chaque instant pleinement. Savourer ça veut dire prendre du plaisir dans chaque bouchée de vie, tout comme je prends du plaisir à manger un bon plat de N’dolé ou de riz cantonais.

Quand on savoure le moment où l’on est devant sa caméra ou quand on prend plaisir à faire passer un message à travers un article de blog, cela se sent dans les mots que l’on va utiliser, dans l’expression du visage, dans le ton de la voix et du coup les spectateurs ou les lecteurs sentent cette joie de vivre et sont attirés. C’est ça que j’ai envie de transmettre à mes clientes pour que ça devienne également leur force. Le fait de rester soi-même, d’être bien avec soi-même et d’apprécier chaque instant que l’on vit ça va s’infuser dans le message.

L’autre concept que vous avez développé est celui du Marketing Amoureux. De quoi s’agit-il ?

Oui le marketing amoureux c’est l’idée selon laquelle la relation commerciale que l’on a avec son client idéal est comme une relation amoureuse. On commence par se demander : « Qui suis-je ? Quelles sont mes valeurs ? De quoi est-ce que j’ai envie que les gens se souviennent une fois qu’ils ont eu un contact avec moi ? Quel est le souvenir que j’ai envie de laisser ? »

Une fois que l’on a fait cette phase d’introspection, après on se tourne vers son client idéal : « Qui est-il ? Qui est-ce que j’ai envie d’attirer ? Quel type de profil ai-je envie d’attirer ? » Parce que si on va à l’aventure et qu’on lance un filet large, on va ramasser tout et n’importe quoi. Donc l’idée c’est vraiment de cibler son client idéal.

Ensuite, on va préparer le terrain de la rencontre. Ce terrain de rencontre va être : les réseaux sociaux, son site Internet, les moteurs de recherche. Avoir un site qui est bien référencé c’est la base, produire du contenu de qualité parce que ce sont ces conversations-là qui vont être les premières conversations qu’on va avoir avec son client idéal. Donc si on le connait bien, on sait quels sont les sujets qui vont l’intéresser. Par conséquent, on va l’intéresser suffisamment lors de ce premier contact.

Ce premier contact va se faire soit via les réseaux sociaux soit via son site Internet donc il faut que nos réseaux sociaux et notre site Internet soient vraiment à l’image du message que l’on a envie de véhiculer pour que notre client idéal soit interpellé et qu’on lui fasse une bonne première impression.

Ensuite, la conversation s’enclenche. Mais avant qu’il ne quitte notre site Internet, on a envie qu’il nous donne ses coordonnées pour continuer la conversation en « off ». Si les sujets abordés lors de la prmeière rencontre lui correspondent, il aura naturellement envie de nous laisser son adresse mail pour qu’on continue la conversation au sein d’une newsletter. Et le mieux c’est de le faire en lui offrant un petit quelque chose en échange, soit un ebook gratuit, soit une vidéo gratuite, soit un bon de réduction… Bref, un petit cadeau pour l’inciter encore plus à nous laisser ses coordonnées.

La conversation est ensuite entretenue à travers la newsletter, à travers de nouveaux articles ou de nouvelles vidéos publiées.

Au fil du temps, une relation de confiance se crée. Plus il lit notre newsletter, nos articles, plus il s’attache à nous. Jusqu’au jour où il décide de s’engager avec nous… en achetant un de nos produits.

C’est le début de la relation concrète mais ça ne s’arrête pas là. Il faut le fidéliser, continuer à entretenir la flamme, à entretenir la conversation, lui poser des questions régulièrement pour savoir ce qu’il veut, ses attentes pour pouvoir toujours lui proposer de nouveaux produits… On continue à entretenir son intérêt parce qu’on veut qu’il revienne à chaque fois à la maison avec un bouquet de fleurs, qu’il renouvèle son engagement, sa fidélité, à travers des témoignages ou l’achat d’autres produits.

C’est tout ce processus que j’appelle marketing amoureux. Je pense que quand on arrête de voir son client ou son prospect comme un porte-monnaie ambulant, la façon dont on lui parle est différente et la façon dont il vient à nous est également différente. On n’a même plus besoin de faire du forcing. On est juste soi-même et le client a naturellement envie de créer cette connexion avec nous.

Petite enfance en Chine, votre amour pour ce pays n’a pas pris de ride. Les “Mini Bambous” est le projet qui vous permet de maintenir cette belle relation. Qu’offrez-vous avec ce projet ?

Les “Mini bambous” c’est une association que j’ai créée juste quand j’ai fini mon master. C’est une association dans laquelle je propose des cours de chinois et maintenant aussi des cours d’anglais. Le volet cours d’anglais s’appelle les ” Mini muffins”. Et donc je propose des cours d’anglais et des cours de chinois dédiés aux enfants. Le public enfant parce que j’ai appris moi-même ces deux langues étrangères étant enfant et je suis convaincue que ça a développé certaines capacités cognitives en moi et c’est ça que j’ai envie de transmettre également aux enfants.

Quels sont les changements que vous avez prévus pour vos élèves et abonnés pour les prochains mois ou années ?

Alors ce ne sont pas vraiment des changements, ce sont des évolutions dont j’ai parlé un petit peu auparavant. C’est-à-dire j’ai envie d’inclure de plus en plus de présentiel. J’ai déjà organisé une fois un Bootcamp en 2018 et donc là en 2020 je vais organiser la deuxième édition de ce Bootcamp qui est un événement d’une journée intensive durant laquelle on va s’inspirer tout en se formant au digital. On va élargir son réseau et rencontrer des oratrices inspirantes. Le thème du prochain Bootcamp sera “Entreprendre avec sens » : comment on met du sens au cœur de son business et comment le fait de mettre du sens au cœur de ses activités contribue à l’abondance et à l’épanouissement. C’est vraiment un sujet qui me tient à cœur. Donc le Bootcamp arrive. Je vais également mettre en place des séminaires, des business camp, sur deux jours et sur cinq jours durant lesquels on sera en immersion :  un groupe restreint d’entrepreneurs en mode mastermind avec lesquels on va faire du brainstorming sur les activités des uns et des autres, pour développer, pour donner un bon coup de boost à nos business respectifs. Et je vais aussi continuer les formations en présentiel (inter-entreprises, intra-entreprises) et les formations en ligne bien évidemment.

L’Afrique et le digital, quelle est votre analyse ?

Le digital est vraiment en train de se développer partout dans le monde y compris en Afrique. Le problème principal de l’Afrique c’est qu’il y a encore beaucoup de personnes qui n’ont pas accès au digital c’est-à-dire qu’aujourd’hui, en Occident, pratiquement 100% des foyers ont un ordinateur ou une connexion Internet ce qui n’est pas encore le cas en Afrique. Il y a encore des zones qui ne sont pas connectées à Internet donc c’est beaucoup plus compliqué de mettre en place tout ce qui est stratégie digitale surtout dès qu’on s’éloigne des grandes villes. Je pense que la solution viendra d’un travail commun entre les pouvoirs publics et les entreprises du secteur privé. Que nous, entrepreneurs, nous travaillions main dans la main avec les pouvoirs publics pour que ces infrastructures numériques soient développées afin de rendre le digital accessible au plus grand nombre.

Il y a de très belles initiatives africaines qui voient le jour. Des applications qui permettent à de petits commerçants ambulants, informels de structurer davantage leur activité et d’avoir une présence web via ces applications-là. Des applications qui leurs sont rendues accessibles parfois gratuitement et qui sont payées par de la publicité. On est très créatif en Afrique, c’est souvent le résultat de la précarité. On développe ses capacités d’adaptation et sa créativité. Ce qui fait que des idées formidables, innovantes naissent en Afrique.

Souvent, le plus gros problème ce sont les moyens financiers ou structurels qui manquent. Donc c’est sur ça qu’il faudra se pencher dans les prochaines années. Plus l’Afrique sera connectée et plus on aura d’entrepreneurs à succès en Afrique.

 J’ai participé de façon virtuelle au forum de la Tony Elumelu fondation les 26 et 27 juillet 2019. Les grandes idées qui sont sorties de là, c’est que l’Africain est innovateur. Il est volontaire, il travaille, il réfléchit, il est créatif. Il a juste besoin qu’on lui fasse confiance et qu’on lui donne les moyens d’aller jusqu’au bout de sa créativité. Parce que bien souvent, les entrepreneurs ont des idées, ils passent à l’action pour les implémenter et là ils se retrouvent bloqués. C’est à ce moment-là quand ils sont bloqués qu’ils ont besoin de structuration et de la confiance des banques pour aller jusqu’au bout de leur digitalisation.

Un dernier mot ?

Mon dernier mot ça va être d’inviter les lecteurs à rêvolutionner leur vie avec passion. C’est ma phrase fétiche, celle que je dis à la fin de toutes mes vidéos sur YouTube. Rêvolution c’est Rêve + Évolution parce que pour moi ce qui m’a permis d’en être où je suis aujourd’hui c’est justement de rêver, d’oser rêver et ce qui me permet d’aller jusqu’au bout de ces rêves c’est tout ce que je mets en place pour évoluer. Donc le rêve associé à l’évolution ça provoque une rêvolution dans vos vies.

C’est ce qui fait que l’on savoure encore mieux la vie, que l’on est épanoui, parce que justement on atteint ses rêves, on les touche du doigt. Chaque fois que j’ai eu un rêve, je me suis donné les moyens de l’accomplir, d’évoluer et d’avancer vers la réalisation de ce rêve. Comme je suis ouverte à toutes les opportunités et bien même les opportunités que je n’ai pas prévues se présentent à moi.

Donc le message que j’ai envie de transmettre c’est de rester ouvert à toutes les possibilités, de rester ouvert aux rêves, de se permettre de rêver pour pouvoir rêvolutionner sa vie.

Merci à toi, cela m’a fait plaisir de participer à ton interview.

Pour contacter Elisabeth Kounou

Essenam K²

Journaliste Web

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