Passionné par le saut en longueur, Roméo N’tia est un athlète qui travaille dur pour se faire un nom et se hisser au rang des meilleurs de sa génération dans cette discipline.Professionnels de son domaine, Il a connu un parcours assez mouvementé et riche d’expérience. Mais la témérité et l’abnégation dont il a toujours su faire montre, l’ont amené à ce qu’il est aujourd’hui. Dans cette interview exclusive, il nous relate sa vie d’athlète et ses attentes.
Présentez-vous s’il vous plait à nos lecteurs
Je me nomme N’TIA Roméo, je suis né le 25 février 1995 à Natitingou et je suis de nationalité béninoise. Actuellement je vis en France où je poursuis mes activités.
Parlez-moi de votre parcours
J’ai commencé l’athlétisme en 2012 avec le centre de la fédération béninoise qui m’a permis de participer au championnat d’Afrique d’athlétisme à Porto-Novo. J’ai rejoint plus tard en 2014 le centre international d’athlétisme de Dakar. Suite à la fermeture dudit centre en 2017 j’ai dû rejoindre mon club en France où je m’entraîne actuellement dans de meilleures conditions.
Comment s’est fait le transfert de Dakar au club français? Était-ce à vos frais?
J’ai signé avec le club en France grâce à un contact. Le centre de Dakar s’est toujours occupé de nos entraînements et de nos stages en Europe. Dès la fermeture du centre je suis donc entré en contact avec le président de mon club qui a su me prêter une oreille attentive afin de trouver une solution à ma situation.
Quand et comment vous êtes vous découvert ce talent ?
Au cours d’un test de sélection pour représenter mon lycée (GEG1 Natitingou), un camarade de classe m’a proposé d’essayer l’athlétisme puisque j’ai toujours été le meilleur en classe quand il s’agissait des épreuves de saut en longueur. J’ai donc représenté mon collège en rapportant assez de médailles lors des championnats de L’UASES en 2009.
A quel moment avez-vous compris que c’est ce que vous vouliez faire comme carrière ?
J’ai compris qu’il fallait que je fasse carrière en athlétisme dès l’année 2011. En ce moment j’avais terminé 2ème au triple saut puis au saut en longueur sans faire des entrainements au préalable. Je me rendais compte de l’exploit que je venais de faire. 2ème parmi près de 9 Millions d’habitants ( population estimé en 2011).
Comment se déroulent de façon générale vos journées ?
C’est une routine mes journées. C’est toujours le même scénario. S’entraîner, travailler dès qu’on a besoin de moi pour l’animation, puis relire certains cours du STAPS.
Vous faites donc des études de sciences et techniques des activités physiques et sportives. Quel en est le but ?
L’entraîneur qui m’a initié au saut en longueur à rendu l’âme suite à une maladie. Depuis son décès le 10 janvier 2012 j’ai voulu emboîter ses pas en suivant une formation d’entraîneur afin de poursuivre ce qu’il avait démarré comme projet. Je fais donc le STAPS dans le but d’entamer une carrière d’entraîneur.
Qui de vos pairs dans le milieu professionnel vous a le plus inspiré ?
Plusieurs athlètes m’ont inspiré. Celui qui a le plus attiré mon attention c’est Carl Lewis. Son palmarès est immense et unique. J’ai toujours rêvé sauter comme lui depuis qu’il m’a inspiré.
Qui est votre entraîneur actuel ?
Monsieur Hatim SEFFAR. Il est originaire du Maroc. Je trouve qu’il est le coach idéal pour moi. Il accompagne l’athlète dans tout les moments qu’il traverse. Il met tout en œuvre pour qu’on termine ses séances même si on pense mourir parfois tellement l’épuisement peut être extrême. Mais Hatim est très gentil et il communique beaucoup avec ses athlètes, ce qui nous met en confiance avec lui. Je fais également des stages d’entraînement avec mon club en congé de Pâques. Les stages sont dirigés par Gérard Auvray, président de L’ACP-Joinville et entraîneur des sauteurs du club.
Combien de fois avez-vous battu votre propre record ?
Je ne saurai le dire. J’ai à plusieurs reprises amélioré ma performance depuis que j’ai commencé l’athlétisme.
Un chiffre approximatif ?
Je ne connais pas les chiffres exacts mais j’ai battu mon record à 15 reprise pratiquement depuis que j’ai commencé à sauter et à 8 reprises pratiquement le record nationalité du Bénin.
Et votre record actuel ?
Mon record officiel est de 7,81m. Cependant j’ai réalisé un saut de 7,97m la saison dernière au tournoi de la solidarité qui ne figure pas sur mon profil IAAF faute d’organisation.
Dans chaque discipline il y a des avantages, quels sont donc ceux de votre discipline ?
Comparativement aux autres disciplines de l’athlétisme, le saut en longueur est un concours. On a donc droit à 3 essais qualificatifs. On peut donc se corriger dès qu’on rate son entrée dans le concours. Par contre au sprint la moindre erreur peut être fatale pour le chrono.
Qui dit avantages dit inconvénients ; qu’en est-il ?
Le concours n’est jamais terminé tant que le dernier concernant ne fait pas son saut final. Tout peut arriver à tout moment. On peut être en tête du concours et se retrouver loin du podium juste à cause du 6ème essaie. L’inconvénient c’est que rien n’est jamais gagné d’avance.
En tant qu’athlète professionnel du saut en longueur, quelle sont les compétitions auxquelles vous avez participé?
J’ai participé à plusieurs championnat d’Afrique, à deux jeux de la francophonie, à un jeu africain, un jeu islamique et à des compétitions réunissant les pays de la zone 2 en Afrique.
Au cours de quelle compétition avez-vous montré votre meilleure performance et quel était le record ?
La compétition à laquelle j’ai fait mon meilleur saut remonte au 8 juin 2019 à Lillebonne en France. Il s’agissait d’un meeting. La performance que j’y ai réalisée était de 7,81m.
Parmi ces nombreuses compétitions laquelle vous a le plus marqué ?
La compétition qui m’a le plus marqué c’était les jeux de la francophonie à Abidjan.
Pourquoi celle-là spécialement ?
Je me suis mal engagé dans mon concours et j’ai donc été éliminé à l’issue des 3 premiers essais qualificatifs. J’avais pourtant une place sur le podium.
A quel grand athlète du passé voulez-vous emprunter les pas ?
Pour moi emprunter les pas d’une icône du passé, c’est faire comme lui, être à son image, réalisé ses exploits également. J’ai donc choisi d’avoir mes propres objectifs et d’être ma propre icône puisque je me connais mieux.
Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
A court terme, je voudrais passer la barre des 8m, réaliser les minimas pour les championnats du monde (8,17m) , et ceux des jeux olympiques de 2020. A long terme je souhaiterais être sur un podium mondial ou olympique afin de défendre les couleurs de ma patrie.
Quel mot vous décrit le mieux ?
Le sourire. Je l’ai hérité de ma maman. Avec un seul sourire on peut réaliser des merveilles. Même dans la douleur, je souris et c’est ce qui fait ma force.
Auriez-vous un conseil particulier à donner à un futur athlète de votre discipline?
L’athlétisme c’est exactement comme notre vécu quotidien. Plus on s’exerce, plus on gagne en expérience et en qualité. Il ne faut jamais perdre espoir. Il faut donc être courageux et patient. Rien ne se gagne sans un minimum d’attention et de sacrifice. L’appétit vient en mangeant comme le disent certains. La performance ne vient qu’en s’exerçant et en étant sérieux.
Merci monsieur N’tia d’avoir répondu à nos questions.
Tout le plaisir était pour moi.
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