«Travailler pour départir la majorité des africains du complexe d’infériorité qui leur est mis à l’esprit, est un impératif pour le rayonnement de l’Afrique. Un tel travail dans ce monde épris de modernité passera par le taillage d’une identité propre à l’Afrique, une nouvelle identité.» C’est du moins ce que pense Mahouna Prumas KATAKENON. Détenteur d’une licence en Économie et Finances, ce jeune béninois de 22 ans invente et perfectionne un système d’écriture qui selon lui, est normalement destiné à une Afrique libre. Ce système d’écriture est intitulé EpChos et compte 36 lettres.

En 2014, alors qu’il était élève en classe de seconde, Mahouna Prumas KATAKENON sentait un manque qui selon lui, influe et bloque la totale libération de l’Afrique. On a bien eu les indépendances, mais tout porte à croire que nous sommes plus dépendants aujourd’hui qu’auparavant. Comment comprendre qu’un peuple qui aspire à sa liberté puisse ne pas avoir une identité graphique et littéraire qui lui est propre ? C’est vrai « C’était en cette classe que j’ai appris que mon continent est traité de continent sans histoire à cause du manque d’écriture. » dit-il. Ce qui selon lui, « confirment les situations culturelles et littéraires actuelles du continent parce qu’aucun continent ayant une histoire, ne saurait délaisser sa culture qui est et devrait restée son âme » Mais faut-il rester inactif à suivre et confirmer ce que dit le détracteur d’un continent qu’il convoitise hypocritement ? Le jeune béninois répond : NON.


En chemin vers une Afrique libre et unie, le système EpChos voit le jour
Mahouna Prumas KATAKENON pense que pour écrire son histoire et faire triompher ses valeurs, l’Afrique doit avoir son propre système d’écriture. D’où l’invention, le développement et désormais, la vulgarisation de l’alphabet EpChos. L’inventeur expose sa vision : « Le nouvel alphabet que je propose vise à renforcer l’intégration interne de l’Afrique ; inciter des littératures en langues africaines et surtout donner une identité littéraire à l’Afrique dans une mondialisation dans laquelle elle se dissout petitement » Mahouna Prumas KATAKENON semble très sûr de l’impact qu’aura l’adoption de ce système d’écriture par tous les peuples d’Afrique : « Je suis persuadé qu’un nouveau système d’écriture propre à l’Afrique couvrant toutes les langues Africaines et remplaçant les multiples systèmes d’écritures étrangers en usage sur le continent non seulement, renforcera cette intégration entre Africains mais aussi, permettra au continent Noir d’avoir une identité littéraire propre à elle et non plus, une identité vue à travers l’étranger. »


A en croire le jeune inventeur, le processus d’élaboration et de perfectionnement de l’alphabet EpChos lui a pris cinq bonnes années. Plusieurs étapes ont été franchies nous confie Mahouna Prumas : « J’ai pris par beaucoup d’étapes et j’y ai consentis assez de temps pour avoir l’aspect actuel de l’alphabet : j’ai pris par des dessins de formes au hasard, la sélection et l’ajout de ces formes, la nomenclature des formes, le transfert et l’échange de nomenclature et j’ai fini par une phase d’amélioration ou de métamorphose des formes afin de les rendre plus faciles et acceptables . »


EpChos et les systèmes d’écriture existant.
Quel (s) rapport (s) ?
« Parlant de rapport, je pourrai dire que EpChos et les systèmes d’écriture déjà existant ont la même vocation de transcrire des langues mais sont en conflit des points de vue culturel et géopolitique. Toutes les lettres de l’alphabet EpChos ont leurs correspondances dans le système alphanumérique existant mais, certaines de ces correspondances étaient peu connues de tous ou étaient difficiles à prononcer pour d’autres. Ces lettres sont ajoutées pour mieux couvrir les langues africaines. » nous répond Mahouna KATAKENON. En effet, à vue d’œil, les lettres de EpChos se rapprochent peu ou prou du chinois. Il pourrait donc se poser un véritable problème d’acceptation et de maitrise de cette écriture par l’Africain longtemps colonisé et totalement ancré dans un système d’écriture à lui, imposé depuis des siècles. Mais, l’inventeur reste sur sa soif et pense qu’il suffira que chacun des Africains s’approprie les objectifs de création de cet alphabet, se convainc de leur pertinence et y ait foi. Ainsi, parlant de vulgarisation de ce nouveau bébé, le digne fils des KATAKENON veut compter sur le soutien et l’aide de tous les jeunes éveillés du continent et de tous. « Ma plus grande aspiration est de voir cet alphabet devenir l’unique Alphabet général de transcription des langues africaines. Cela renforcera l’intégration interne de l’Afrique car, l’alphabet constituera ainsi, une infrastructure culturelle Commune. » dira-t-il.


EpChos voit le jour à l’ère du numérique
N’est-ce pas un grand canal de développement et de promotion pour ce système d’écriture ?
« Surement, oui » répond l’innovateur. Il approfondit : «Le numérique aura une importante part ! Il permettra de toucher plus de monde. D’autre part l’alphabet a besoin d’être sur support numérique, on cherche toujours à coder les lettres de l’alphabet dans les tables de l’UNICODE puis à créer des claviers de téléphone Android et d’ordinateur. »


Curieusement, le système d’écriture EpChos est un enfant né avec toutes les dents en place car, il est déjà possible de l’utiliser sur ordinateur. Mahouna Prumas KATAKENON explique le processus : «Pour écrire EpChos sur ordinateur, nous adoptons une solution provisoire mais efficace pour le moment en attendant de coder les caractères de l’alphabet dans les tables de l’UNICODE : Nous avons dans un premier temps, créé une fonte (famille de police) pour l’alphabet avec le logiciel Fontforge. Cette fonte est nommée “Epchos General Panafrika, ensuite nous nous sommes servis des logiciels KbdEdit et de Microsoft keyboard layout creator pour créer un clavier ordinateur pour l’alphabet. Quiconque désire utiliser ce clavier doit au préalable installer la fonte “Epchos General Panafrika” qui a l’extension “.ttf “. Il est aussi bon de noter que le setup du clavier est mis avec des fichiers inséparables dont il dépend dans un même dossier. Nous avons un fichier au format ZIP qui contient tout le dossier du clavier associé au fichier installable de la fonte EpChos General Panafrika, le tout avec un fichier pdf détaillant comment installer et utiliser le clavier en question. Voici son lien Google Drive pour tout le monde ayant un ordinateur et voulant écrire l’alphabe EpChos:

Lire aussi: Promotion des langues africaines : le béninois Symphorien TOKONNONTO présente le guide d’auto-alphabétisation en fongbé


« Je pense que c’est un sujet à soutenir par tous les Africains car l’identité africaine est en jeu ! J’attends tout type d’apport et je suis ouvert à tout critique. Contribuons tous à l’émergence de notre continent » a dit l’inventeur de l’alphabet EpChos. Faut-il le souligner, l’appellation EpChos donnée au nouveau système d’écriture est issue de la combinaison des noms des deux premières lettres de cet alphabet. Il s’agit des lettres « ep » et « chós ».

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1 Comment

  • Mahouna Prumas KATAKENON, 3 novembre 2020 @ 12 h 04 min Reply

    Merci beaucoup pour cet article bien soigneusement rédigé pour la cause commune. L’Univers vous en saura gré !

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